Trois ans Déjà : MAMADOU BAMBA NDIAYE, UN FERVENT SERVITEUR DE L’ISLAM
Le Militant de la Cause Islamique, Mamadou Bamba NDIAYE, un combattant pour l’illustration de la Langue Arabe au Sénégal et que l’arabisant soit reconnu et respecté. Il s’est longtemps battu pour cela alors qu’il n’avait aucun moyen… Né le 04 avril 1949, de son vrai nom Ahmadou Bamba NDIAYE a combattu toute sa vie pour la défense et l’indépendance de l’Islam. De l’université à l’enseignement, il n’a porté qu’un seul combat à savoir le triomphe de l’Islam à n’importe quel prix. Dès le bas âge, Bamba NDIAYE s’était démarqué des autres enfants de par son intelligence, son charisme mais surtout sa volonté de maîtriser le plus rapidement possible la langue Arabe et le Coran. Ainsi, après avoir décroché son diplôme arabe, il est parti à Dakar pour poursuivre ses études jusqu’à intégrer l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
Il a d’abord était orienté à la Faculté des Lettres et Sciences humaines pour y suivre la langue Arabe. Mais, au bout de quelque temps il décida de changer de Faculté car, selon lui, c’était pas judicieux ni raisonnable de continuer à apprendre la langue arabe alors qu’il l’avait déjà maîtrisé. C’est alors qu’il est allé voir le Recteur pour lui demander d’être réorienté à la Faculté de la Sociologie.
Une requête qui normalement devait être rejetée mais à sa grande surprise il obtient gain de cause et intègre finalement le département de sociologie. Sa vie estudiantine peut se résumer en trois mots : « Engagement, Courage et Détermination. Bamba NDIAYE et son ami et compagnon de toujours Sidy Lamine NIASS ont depuis leur entrée à l’Université jusqu’à leur mort porté le noble combat de défense de l’Islam envers et contre tout. Ces derniers ne reculaient devant rien ni devant personne et faisaient partie des principaux opposants du président de la République d’alors, Léopold Sédar SENGHOR. Ils ont commencé leur « Jihad » en créant un journal « Fikratoul Fayib » vers les années 76 avec le professeur Babacar. Bamba NDIAYE et ses amis Assane SECK, Fadel Gueye et Souleymane Gadiaga, Dr Momar KANE ont cheminé ensemble dans les années 80. A l’époque ils avaient comme support le journal Études Islamiques d’El Hadji Cheikh TOURÉ. Ce dernier a en quelque sorte éveillé leur conscience islamique. Bamba NDIAYE était alors leur Directeur de Rédaction. Emportés par la fougue du néophyte ils écrivaient des articles enflammés pour la Gloire de l’Islam ! C’est par la suite que El Hadji Cheikh TOURÉ, feu Ibrahima DIA, Ousseynou et Assane DIOP et quelques autres ont décidé de mettre sur pied l’OAI, Organisation pour l’Action Islamique. Ils étaient tellement engagés qu’ils avaient même fait le BAYHA (Serment d’Allégeance), sur le modèle du Prophète et de ses Compagnons ! Par la suite, remarqué par la Jamaatou Ibadou Rahman pour son érudition, ses dirigeants cooptèrent Bamba NDIAYE dans leurs instances de décision.
Parallèlement il collaborait avec les autres associations islamiques , telles que Al Falah etc. En plus d’animer des conférences très suivies à la fameuse mosquée dite Inachevée de Yoff, il fut le premier à faire une exégèse du Coran qu’il expliquait alors avec ferveur aux étudiants musulmans avides de savoir à la mosquée de l’université qui venait d’être construite. Fi Zilalil Khour Ane, A l’ombre du Coran du martyr Sayyed Khoutb, était le Commentaire du Coran qu’il s’appliquait à clarifier pour ces jeunes esprits formatés par la culture occidentale. A une époque où à l’université il était de bon ton d’être « gauchiste » , lui qui pourtant avait milité dans des organisations d’obédience marxiste, initia une véritable révolution dans ce monde estudiantin, en s’inscrivant dans un militantisme islamique qui conduira beaucoup de jeunes à se tourner définitivement vers l’islam, en l’adoptant comme doctrine et art de vivre. Bamba NDIAYE fut aussi le Consultant du journal Le Musulman et membre fondateur du CERID, Cercle d’études et de réflexions islam et développement avec les défunts Pr Iba Der THIAM, Me Fadilou DIOP,
Dr Babou DIOUF, cardiologue. Mais, Bamba NDIAYE s’est vraiment illustré dans son combat acharné contre la Laïcité, avec des arguments pertinents tirés du Coran. Un rude combat qui a fini de leur causer d’énormes problèmes et des défis insurmontables. D’ailleurs, c’est à cause de leur engagement qu’ils n’ont pas pu aller étudier à l’étranger dans les pays arabes. Ils ont tout bonnement été notifiés que leurs bourses ont été annulées. Et, comme si cela ne suffisait pas, ils ont été affectés dans les zones les plus reculées du pays afin de les éloigner mais surtout de les empêcher de continuer à se dresser contre le régime de SENGHOR.
Bamba NDIAYE fut alors affecté à Kounkandé où il va enseigner la langue arabe pendant cinq longues années. Durant son long séjour dans le sud du Sénégal, son engagement et sa détermination sont restés intacts. Il a d’ailleurs raconté qu’un jour il fut l’hôte de Me Abdoulaye WADE, le plus grand opposant de Senghor à cette époque. Mais, quelque temps après il a décidé d’écrire une lettre à Me WADE pour lui faire part de sa décision de démissionner du PDS pour des raisons personnelles. Ainsi, au bout de cinq ans passé à Kounkandé, Bamba NDIAYE revient à Dakar et vers les années 88 lui son ami Sidy passèrent à la vitesse supérieure.
En effet, ils ont intégré le Mouvement islamique pour continuer à lutter pour une meilleure considération des arabisants mais aussi pour une place de choix pour l’Islam dans ce pays dont la majorité des populations est musulmane. D’ailleurs, il a toujours dit qu’il était contre la laïcité à cause de cette raison. Sa position très ferme a fait qu’il a été radié deux fois de la fonction publique.
En 1989, Bamba NDIAYE est nommé Directeur de l’OIS (Organisation Islamique au Sénégal) qu’il a dirigé pendant plusieurs années avant que le régime de Abdou DIOUF ne décida de le combattre en l’emprisonnant à mainte reprises allant même jusqu’à vouloir l’éliminer définitivement de la scène politique. C’est en ce moment qu’il a compris qu’il ne pouvait plus rester au Sénégal car sa vie était même menacée. Face à une telle situation, il n’avait aucune autre solution que de s’exiler dans les pays arabes d’abord en Mauritanie puis à Dubaï avant de s’installer pendant huit ans au Maroc. Il s’est alors réfugié au royaume chérifien en 1995 jusqu’en 2003. Huit longues années passé loin de sa famille et de ses proches mais durant lesquelles, il n’a pas perdu ni sa détermination, ni son courage encore moins son engagement et son amour pour l’Islam. Durant son long séjour au Maroc plus précisément à Casablanca, il a travaillé dans pas mal d’entreprises de presse notamment le prestigieux journal Finances News où il a eu à occuper le poste de rédacteur en chef. Il avait aussi ouvert un restaurant sénégalais là-bas pour dire que même dans un pays étranger il continuait de gagner sa vie honnêtement et dignement. Sans oublier qu’il était le tuteur de tous les jeunes sénégalais résidant au Maroc car, il les hébergeait, les conseillait, les protégeait, les assistait en cas de problèmes à tel point que certains même le considéraient comme leur guide spirituel. Ce qui prouve que Bamba NDIAYE n’a jamais perdu ses valeurs à savoir son patriotisme, son sens de la solidarité et de partage. En 2003, trois ans après l’alternance de 2000, Bamba NDIAYE rentre en fin au bercail. A peine rentrer, la première chose qu’il décida de faire est d’envoyer tous ses enfants en colonies de vacances pour apprendre le coran. Son retour n’était pas facile surtout côté finances car, il a fallu qu’il recommence à zéro. Mais, il n’a jamais flanché.
Au contraire il croyait en ses capacités à s’intégrer très rapidement et à retrouver la place qu’il avait dans cette société sénégalaise. Et, il a eu raison parce qu’au bout seulement de quelques mois il est embauché à l’ambassade du Soudan comme traducteur. Très actif aussi sur la scène politique depuis son retour, Bamba NDIAYE a tapé sur l’œil de l’ancien président du Sénat et ancien maire de Dakar, Pape DIOP qui le nomme Directeur de la radio Océan FM. Cependant, il n’a fait qu’un bref passage dans cet organe avant de rejoindre le journal de l’État « Le Messager ». Après le départ de Ndiogou Wakk SECK, Bamba NDIAYE est nommé Directeur de publication. Suite à cette nomination il multiplie ses sorties pour défendre certains actes politiques posés par Me WADE comme le Monument de la Renaissance entre autres. C’est d’ailleurs lors d’une émission télévisée dont il défendait brillamment le bijou de Me Abdoulaye WADE qu’il a été remarqué par ce dernier qui s’interroge en demandant à ses collaborateurs : « mais qui est cet homme qui défend mieux que moi le Monument ? » On lui a répondu que c’est Bamba NDIAYE, l’actuel Directeur de publication du journal « Le Messager ». Fortement séduit par l’éloquence, la pertinence et les arguments solides de Bamba NDIAYE, WADE demande qu’on le contacte pour l’informer qu’il sera reçu au Palais dès le retour du Président qui était en déplacement. A son retour, Bamba NDIAYE a eu droit à un tête à tête avec Me WADE. Un long et riche échange qui a abouti à une nomination par décret présidentiel au poste de ministre des Affaires religieuses et porte-parole du Président. Une fonction qu’il assuma pendant deux ans avec dignité et simplicité car au lieu de l’éloigner de ses proches et amis, il a préféré se rapprocher afin qu’ils l’aide à accomplir sa mission. Pour dire tout simplement qu’en plus d’avoir dédié toute sa vie à l’Islam, Bamba NDIAYE était quelqu’un qui avait le sens de la famille et celui de la responsabilité. Un vrai patriote qui était toujours au service de son pays et de ses concitoyens. Après la présidentielle de 2012, il redevient un citoyen ordinaire et continue à vaquer à ses occupations comme si de rien n’était. Certaines personnes s’étonnaient de le voir marcher dans les rues de Dakar ou de conduire une modeste voiture alors qu’il a été ministre de la République. Mais, pour Bamba NDIAYE, le titre de ministre ne devrait pousser personne à changer ses habitudes ni ses fréquentations encore moins son comportement pour la bonne et simple raison qu’à n’importe quel moment on peut être démis de ses fonctions. Il ne faut pas aussi oublier qu’étant ministre, Bamba NDIAYE aura beaucoup fait pour les arabophones mais aussi pour nombreuses autres personnes.
Enfin, en 2019 il décide de rejoindre le Président Macky Sall avec qui il va cheminer jusqu’à sa mort. Un compagnonnage très sincère qui n’était animé que par un intérêt commun à savoir un Sénégal émergent. Il avait habitude de dire qu’il a eu à fréquenter de près ou de loin tous les présidents sénégalais mais que de tous, Macky SALL est l’homme idéal, un grand visionnaire qui peut conduire notre cher pays vers l’émergence. Et, Bamba NDIAYE est mort avec cette ferme conviction. Le dernier acte symbolique que Bamba NDIAYE a eu à poser quelques mois avant son décès était l’organisation de la 4ème édition du forum des organisations de la société civile des pays membres de l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique) à l’hôtel King Fahd de Dakar en mars 2020. Preuve qu’il a œuvré jusqu’à sa mort ( 03 juillet 2020) pour le rayonnement de l’islam ainsi que l’union des pays musulmans.
A DIEU LE GRAND SOLDAT DE L’ISLAM !
El Bachir NDIAYE
Journaliste/Chroniqueur
bachelndiaye01@gmail.com
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